Comment la MPS1 est-elle diagnostiquée ?

La mucopolysaccharidose de type I n’est pas facile à diagnostiquer pour les médecins, et cela pour différentes raisons :

  • Elle est rare, donc peu souvent envisagée

  • elle peut toucher de nombreuses parties du corps et la gravité des symptômes varie énormément d’un patient à l’autre ;

  • de nombreux signes et symptômes de la MPSI (tels que les hernies inguinales et/ou ombilicales, l’encombrement des voies respiratoires et les otites répétées) peuvent facilement être confondus avec ceux de maladies plus courantes.

La MPS I peut être aussi confondue avec d’autres types de mucopolysaccharidoses tels que les types II et VI.

La mucopolysaccharidose de type II (ou maladie de Hunter) est proche de la forme Hurler. On constate cependant que les enfants atteints de MPS de type II souffrent de lésions caractéristiques sur la peau et que l’enzyme déficiente est différente de celle de la maladie de Hurler. Il en va de même pour la mucopolysaccharidose de type IV (ou maladie de Maroteaux-Lamy).

Pour toutes ces raisons, plusieurs mois, voire plusieurs années peuvent s’écouler avant qu’un diagnostic de la MPSI ne soit établi. Les médecins excluent d’abord une à une les maladies les plus courantes, avant de penser à des maladies plus rares comme la MPSI. Cela se traduit par un long processus impliquant la consultation de plusieurs spécialistes et un nombre important de tests.

Quels tests ?

Parmi tous les tests pouvant être réalisés, on distingue :

  • Les tests qui donnent des indices pour évoquer le diagnostic. Au départ, on ne suspecte pas ce diagnostic, mais finalement, les résultats apportés nous amènent à penser à la MPS I.
  • les tests spécifiquement conçus pour diagnostiquer la maladie. On suspecte la MPS I dès le départ, et les tests utilisés nous permettent de confirmer l’hypothèse ou non.

Les tests qui peuvent évoquer la MPS I

Les tests urinaires
Ils peuvent mettre en évidence une quantité anormalement élevée de glycosaminoglycanes (GAG, les molécules qui s’accumulent anormalement dans les lysosomes), dans les urines.

Les examens d’imagerie médicale
Ils peuvent permettre d’évaluer la taille de la rate et du foie et de déceler une éventuelle splénomégalie ou hépatomégalie. Ils permettent également de mettre en avant d’éventuelles atteintes osseuses liées à la MPS. 

L’examen ophtalmologique

Lors d’une consultation, l’ophtalmologue peut observer I'opacification de la cornée. Elle s’accentue au cours du temps et peut être responsable de la perte de la vision.

Les examens cardiaques

L’électrocardiogramme (enregistrement de l’activité cardiaque) et l’échocardiographie (image du cœur obtenue par échographie) peuvent être pratiqués pour vérifier le fonctionnement du cœur.

L’étude du sommeil

La polysomnographie vise à déterminer certains troubles du sommeil, dont les apnées.

Les tests spécifiques pour le diagnostic de la MPS I

L’analyse enzymatique :
La MPS I peut être diagnostiquée spécifiquement grâce à une simple prise de sang. Cette analyse peut soit se faire via un tube classique de sang envoyé au laboratoire, soit par le biais d’un papier buvard sur lequel on appose 4 gouttes de sang (test DBS pour « Dried Blood Spot »). Pour toute question complémentaire, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin.

On l’appelle « analyse enzymatique » car c’est l’activité de l’enzyme alpha-L-iduronidase, responsable de la MPS I, qui est mesurée dans le sang. Chez les personnes malades, l’activité de cette enzyme est très faible par rapport aux personnes en bonne santé. Ce test ne permet cependant pas de distinguer les 3 sous-types de la maladie ; mais c’est la présence de certains symptômes qui le permettra.

L’analyse génétique :

Ce test est généralement utilisé après une analyse enzymatique, pour confirmer le diagnostic lorsque l’activité de l'alpha-galactosidase est anormalement faible.

On recherche l’anomalie génétique spécifique à la MPS I : une mutation du gène IDUA codant pour l’enzyme alpha-L-iduronidase.

Une analyse génétique peut également être utilisée pour :

  • Savoir si le/la conjoint(e) d’une personne affectée par la maladie est porteur(se) de la mutation lorsque ce couple souhaite avoir des enfants ;

  • Dépister les frères et sœurs d’une personne pour laquelle le diagnostic a été établi, afin de savoir s’ils sont atteints ou non de la maladie.

Une histoire de famille

Lorsqu’une personne est diagnostiquée avec la MPS I, il est très important de tester ses frères et sœurs (qu’ils aient des symptômes ou non) afin de s’assurer qu’ils ne soient pas, eux aussi, touchés par la maladie ou porteurs sains.

Le diagnostic précoce et le dépistage familial sont importants car d’autres membres de la famille pourraient avoir besoin d’un traitement et prévenir la progression de la maladie.

Une simple prise de sang et quelques réponses à des questions de santé suffisent pour effectuer ce dépistage.

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