La forme Hurler de la MPS1 (la plus sévère)

Cette forme de la maladie est la plus sévère puisqu’elle évolue très rapidement et affecte des organes vitaux majeurs comme le cœur ou le cerveau.

A la naissance, l’enfant peut paraitre en bonne santé, et les symptômes ne se présentent souvent que par la suite, avant de devenir plus marqués vers l’âge de deux ans. Le diagnostic est généralement posé au cours des premières années de vie.

    Tout cerveau contient et est entouré de liquide céphalo-rachidien. Dans l’hydrocéphalie, cette substance est présente de manière excessive. La pression importante qu’elle exerce sur le cerveau et la boite crânienne peut provoquer un élargissement du front ainsi que des lésions cérébrales.

    L’accumulation des glycosaminoglycanes (GAG) dans les cellules du cerveau entraîne un retard mental de l’enfant. À partir de l’âge de deux ans environ, il perd peu à peu les compétences qu’il avait acquises jusque-là.

    Parmi les conséquences cliniques des atteintes neurologiques de cette forme, on compte :

    • Un déficit intellectuel, presque inévitable au bout de quelques années ;

    • Un handicap moteur ;

    • Des douleurs et picotements dans les mains, le dos et le thorax, dus à la compression de certains nerfs ;

    • Des maux de tête, des pertes d’équilibre ou des troubles de la marche en raison de l'hydrocéphalie.

    On reconnait généralement un patient atteint de la forme de Hurler à l’aspect particulier qu’elle donne à son visage : les lèvres et lobes d’oreille sont gonflés, les paupières tombantes, le nez plat/épaté, la langue est plus grosse, les dents malformées et espacées, et les gencives épaissies. La mâchoire inférieure est plutôt courte et large.

    La pilosité excessive (hirsutisme) chez les malades est aussi caractéristique d’une forme Hurler. Les cheveux et sourcils sont drus et épais.

    Enfin, bien qu’elle soit normale pendant les deux premières années de vie, la croissance de ces enfants malades est ensuite ralentie. Leur taille reste très en dessous de la moyenne, ils mesurent souvent entre 1 m à 1,60 m.

    Quel que soit la forme de MPS I, les enfants et adultes subissent une perte progressive de la vision.

    En effet, les glycosaminoglycanes s’accumulent peu à peu dans la cornée et la rendent opaque. Cette opacification augmente avec l’âge et entraine une baisse de la vision qui peut évoluer jusqu’à la cécité (perte totale de la vue).
    Il en résulte une sensibilité aux lumières intenses, qui éblouissent ; ce qui entraîne des douleurs insupportables.

    La tension à l’intérieur de l’œil peut être anormalement élevée. Il est donc important de la surveiller afin de prévenir l’apparition d’un glaucome, qui altérerait la vision.

    Chez les malades, il est fréquent de constater des atteintes au niveau de la bouche, de la gorge, du nez et des oreilles.

    Les ganglions de la gorge sont généralement enflés, ce qui peut engendrer un encombrement chronique de la sphère ORL (végétations, amygdales gonflées).

    Par conséquent, les patients ont du mal à respirer pendant la nuit : ils ronflent et font des apnées du sommeil.

    Leur respiration est bruyante avec la bouche ouverte. Ils sont plus exposés aux infections pulmonaires, bronchites et otites. A long terme, ces atteintes risquent de faire baisser l’audition, voire d’entraîner une surdité complète.

    Les dents sont également touchées par la maladie, elles sont mal formées et très espacées, avec un email grisâtre et de mauvaise qualité.

    Souvent, des abcès se forment à la place des dents définitives empêchant une croissance normale et causant de fortes douleurs.

    Enfin, les muscles de la bouche sont atteints. L’enfant présente assez tôt des difficultés pour mâcher et avaler. Les risques de fausses-routes et d’étouffement sont importants.

    Les atteintes osseuses, visibles à la radiologie, sont très fréquentes et marquées chez les patients atteints de MPS I. Généralement elles apparaissent progressivement et peuvent devenir l’un des aspects les plus invalidants de la maladie.

    La croissance et la formation des os sont gravement altérées, principalement ceux des jambes, des bras et des mains, du bassin, du visage, du thorax et de la colonne vertébrale.

    Ces anomalies sont facilement observables à la radiographie et plusieurs symptômes en résultent :

    • Un mauvais alignement du bassin qui peut causer une luxation des hanches ;

    • Une déformation progressive du dos qui s’arrondit et se voute (cyphose) ;

    • Une déviation de la colonne vertébrale (scoliose)

    • Une déformation dans le bas du dos causé par des vertèbres qui se déplacent pour former une bosse (gibbosité)

    • Un problème de croissance et de flexibilité au niveau du cou qui entraine une extrême raideur et un cou très court avec une impression de tête enfoncée dans les épaules ;

    • Une déformation du thorax qui pointe vers l’avant.

    Toutes ces anomalies de développement de l’os se regroupent sous le terme de « dysostose multiple ».

    Les articulations sont également touchées et petit à petit les doigts se contractent jusqu’à prendre une position dite en « griffe ».  La main est large avec des doigts courts et larges eux aussi. Les ongles sont également anormalement courts.

    Chez les enfants, le syndrome du canal carpien (compression des nerfs de la main au niveau du poignet) est très fréquent mais ne provoque pas nécessairement de symptômes au début. Dans le cas de la MPS I, il a la particularité d’affecter les deux mains.

    Dans la plupart des cas, on constate que toutes les articulations deviennent plus raides et rendent certains mouvements difficiles à réaliser :

    • Les genoux qui se bloquent en position demi-fléchie et dévient vers l’intérieur ;

    • Une rétraction des tendons d’Achille (situés à l’arrière des chevilles) qui obligent l’enfant à marcher sur la pointe des pieds.

    L’atteinte cardiaque de la forme Hurler de MPS I est liée à l’accumulation des glycosaminoglycanes dans les cellules du cœur. Elle peut survenir à des âges différents selon les patients, et parfois avant l’âge d’un an.

    Ces problèmes empêchent le cœur d’assurer correctement sa fonction de pompe.  Les organes tels que les poumons ne sont plus suffisamment irrigués. L’apport en oxygène par le sang est réduit. Le moindre effort peut provoquer des essoufflements et causer des difficultés à respirer (dyspnée).

    Les hernies sont fréquentes chez les patients souffrant de la forme Hurler de la MPS I et sont parfois même le premier signe de la maladie.

    On appelle hernie un gonflement formé par un organe qui sort de sa cavité naturelle pour ressortir ensuite par un petit trou. La hernie est facilement observable quand le patient tousse ou fait un effort.

    Elle peut se situer au niveau du nombril (hernie ombilicale) ou au niveau de l’aine (hernie inguinale). Une hernie est facilement opérable mais a tendance à souvent réapparaître après la ou les intervention(s).

    L’abdomen des patients est souvent très volumineux et gonflé. Ceci est causé par une accumulation de GAG qui entraine une forte augmentation de la taille du foie et de la rate (hépatomégalie et splénomégalie). Ce gonflement peut être très inconfortable et causer des douleurs.

    Le transit intestinal est également touché et cause des troubles telles que de fortes diarrhées ou une constipation.

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